En finir le plus vite possible ?
Face à de tels diagnostics allant entraîner, à plus ou moins court terme, le décès de l’enfant (ex/ : en raison d’une trisomie 18, trisomie 13, hernie du diaphragme de forme sévère, agénésie rénale bilatérale, uropathie bilatérale sévère, malformation cardiaque majeure, anencéphalie, etc…), une des réactions peut être de vouloir « en finir le plus vite possible », car le bébé qui était attendu ne devient plus signe d’espoir et de joie, mais de terrible chagrin à venir.
La possibilité de l’interruption médicale de grossesse, qui est parfois présentée au même moment que les 1ers éléments de diagnostic, semble alors une solution, avec l’idée d’arrêter rapidement la souffrance des parents et ne pas continuer cette grossesse « pour rien ».
L’IMG apparaît, pour l’entourage comme pour un certain nombre de professionnels, comme la « meilleure possibilité » : puisque de toute façon l’enfant va décéder, il peut sembler inutile de reculer l’échéance.
Mais agir vite, ce n’est pas arrêter de souffrir rapidement.
Malgré toute la pression, pouvant venir du personnel médical et/ou d’un membre du couple et/ou de l’entourage, il faut garder à l’esprit que, si cette grossesse est « interrompue », elle ouvre une parenthèse qui ne sera jamais refermée, contrairement à ce qu’on peut penser lorsque l’on est pris dans ce tourbillon d’événements.
Ce n’est pas parce qu’une IMG peut être faite rapidement, que la souffrance éprouvée finira plus rapidement…
Par ailleurs, il faut savoir que chaque demande parentale d’IMG doit passer en commission de CPDPN (Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic prénatal) pour être validée, avant d’être réalisée. C’est une obligation légale. Ce temps-là, qui peut parfois paraître difficile, se révèle être un temps important pour continuer de réfléchir, conforter sa décision ou vouloir en changer, se renseigner sur la procédure d’IMG… Il est fréquent qu’il puisse y avoir 10 à 15 jours de délai, ce qui n’est pas trop court, au vu de l’importance de la décision.
C’est souvent après coup que les parents (surtout la mère qui a porté l’enfant) réalisent que c’est bien un enfant qu’ils viennent de perdre, et non un processus qu’ils ont arrêté.